J’ai récupéré cet appareil par hasard alors qu’il allait finir à la déchetterie. Il est en bon état et semble opérationnel. Le bras d’armement fonctionne, tout comme le déclencheur et l’obturateur. Extérieurement, le boitier porte des traces blanches, on dirait des vapeurs de colle cyanoacrylate.
Le Kodak Instamatic 233 a été produit de 1968 à 1970 en Allemagne et en Espagne. Il est dérivé de l’Instamatic 100. Environ 60 millions d’Instamatic (tous modèles confondus) seront produits, ce qui en fait un sacré succès.
Mais revenons en 1963: Kodak sort un appareil simple nommé Instamatic 50. Il s’agit d’un appareil basique (vitesse, mise au point et ouverture fixes) utilisant des films 126. Les avantages du 126 sont multiples: faciliter de chargement, simplification matériel (voir le point suivant). Environ 1 mois plus tard, le modèle 100 arrive sur le marché US et apporte un connecteur pour les flashcubes qui manque au 50. Dans les deux années suivantes, la gamme Instamatic est complétée avec les séries 300 et 400. Pourtant en 1968, Kodak reprend le modèle 100, l’améliore et le propose sur le marché européen: le 233 commence sa (courte) carrière. Un dérivé nommé 233X sera produit, avec pour seule différence le connecteur flash permettant d’utiliser des Magicubes au lieu des flashcubes.
Le film 126 est livré cartouche complète, c’est à dire avec un magasin pour le film à exposer et un autre pour le film exposé. Entre les deux on trouve un canal de guidage du film. Ce canal possède également une fenêtre qui permet de lire le compteur de vues intégrer sur une feuile de papier au dos du film. Dès lors, l’appareil photo se trouve simplifié:
Cet Instamatic 233 ne possède pas une fiche technique à faire tourner les têtes, mais à moins 20$ (prix de lancement en 1968) il ne faut pas s’attendre à des miracles. D’autant que le public visé est surtout un public de jeunes et/ou non photographes.
Et là, c’est le drame: on ne trouve plus de films 126. Donc impossible d’utiliser l’appareil. C’est dommage car tout semble fonctionnel. J’ai pu tester le bras d’armement, le déclencheur, l’obturateur et l’avancement du film. Impossible de tester le flash puisque les flashcubes et les piles sont introuvables.
A part ça, j’ai lu qu’on pouvait transformer des films 135 en 126. Pour cela, il faut trouver une cartouche 126 en bon état (ou tenter l’impression 3D).
Cet Instamatic est une jolie trouvaille, un tout petit morceau de l’histoire de Kodak. Malheureusement il est inutilisable.